Démarche artistique

LA CATHARSIS DANS LA CRÉATION

L’art. Chez Sandra Caissy, il est apparu avec force à l’âge de 7 ans, à Carleton-sur-Mer. Elle prenait un appareil photo et marchait des heures durant dans la nature époustouflante qui l’entourait, pour se réfugier dans les surcharges de beauté que faisait apparaître l’instant présent.

Elle cherchait à capter plusieurs formes de lumière:

celle qui faisait vibrer la mer
au-delà de son mouvement;

celle qui accentuait la douceur du vent
faisant danser les champs;

celle qui amplifiait les contrastes
de clair-obscur omniprésents des forêts;

et celle qui précipitait la brillance étoilée
dans les courants de rivières

 

La photographie lui offrait un nouveau monde: un monde de délivrance, un monde pur. Dans ces moments de béatitude extrême et de communion étroite avec les éléments, elle se mettait à chanter.

Elle chantait pour rendre hommage à toute cette beauté, mais aussi pour se purger de ses émotions dévastatrices et si envahissantes occasionnées par son environnement quotidien chaotique.

Son chant devenait ainsi
une prière pour elle et pour le monde,
dans l’espoir qu’il se transforme et
devienne vraiment meilleur

À dix ans, la poésie devint un refuge lui ouvrant une place pour traduire ses sentiments contradictoires existentiels. Après cette poésie, ce fut au tour du dessin de devenir son sauveur en faisant réapparaître son proche ami décédé: son chat adoré.

À l’adolescence, elle découvrit le fusain et la peinture. Alors, en plus de créer par besoin, elle se mit à créer aussi pour les autres: portraits, paysages, animaux. Puis, la porte de l’imaginaire s’ouvrit, nouvelle forme d’évasion du réel et de traduction de ses états d’âme.

Sa création ralentit par la suite remplacée par des études en chant classique au Cégep-de-Sainte-Foy à Québec.

À partir de 2006, elle étudia en arts visuels à l’Université Laval de Québec jusqu’à la maîtrise avec mémoire. La sculpture, la gravure, la vidéo, l’art sonore et l’installation s’ajoutèrent comme médiums artistiques à ses créations.

L’autoportrait devint un sujet fondamental
La maladie mentale et la mort aussi

Le récit narratif prit le pas, car elle a découvert qu’elle pouvait provoquer un récit universel dans la pensée en saturant les sens des spectateurs par l’intermédiaire de l’installation interdisciplinaire.

LE TEMPS ET L’OEUVRE

Pour qu’il y ait émergence d’une oeuvre fusionnant de nombreux matériaux appartenant autant à l’art traditionnel qu’à l’art multimédia, Sandra Caissy collecte des données pendant plusieurs années.

Elle capte et compile,
en photographie,
en vidéo et en son,
les instants qui l’interpellent en nature

Les oeuvres lui apparaissent de façon sporadique et imprévisible.

Au fur et à mesure qu’une oeuvre se matérialise, d’autres étapes jaillissent dans le processus de création et l’oeuvre suit ainsi son cours jusqu’à son achèvement.

Les sujets deviennent des parcelles de couleurs qui semblent vibrer au rythme d’une âme sous-jacente. La forme et le fond, l’oeuvre et son support deviennent un tout indissociable.

La sensation de flottement
dans la lumière
est souvent prédominante

Il y a des effets de mouvance dans des moments figés. La juxtaposition, chevauchée d’opacité et de transparence, laisse supposer qu’il y a à la fois présence et absence.

LA PROXIMITÉ DE L’OEUVRE

Depuis 2018, elle peint aussi sur des objets du quotidien pour offrir des moments de bien-être supplémentaires dans la vie des gens.

Le paysage
est en tête dans les sujets peints

Pas n’importe quels types de paysages, elle peint des lieux existants où elle s’est imprégnée de ces endroits en allant sur place contempler les phénomènes changeants de la nature.

En rendant visibles en peinture les sentiments procurés par la contemplation vécue, l’objet utilitaire devient une vraie oeuvre pouvant émouvoir et transformer le geste quotidien.